Photographe passionné par le continent africain, Mathieu Courdesses présente une série de photos animalières réalisées dans la brousse d’Afrique australe. Ces images sont sa réponse à l’idée selon laquelle les humains sont au centre du monde. Le photographe révèle sa vision d’un microcosme d’une région du monde encore sauvage et nous offre un spectacle naturel absolument inédit.
Les recettes liées à la vente des photographies et livres photo de l’exposition seront reversées à une hauteur de 50% aux associations de protection animale partenaires. L’exposition Photogr’Afrique se déroulera le dimanche 7 mai à la Maison Vaillant, à Verrières le Buisson.
Après avoir été séduits par la beauté des images et le concept de l’exposition, Pixum a décidé de soutenir le projet de Mathieu Courdesses. Nous lui avons posé quelques questions au sujet de son projet et de son expérience de photographe.
1) D’où vient cette passion pour le continent africain ?
Mes parents m’ont donné l’opportunité très jeune de m’amener avec eux lors de leurs voyages. A mes huit ans, je découvrais la Namibie. Puis chaque année, nous voyagions dans un pays différent (mais souvent en Afrique sub-saharienne). Certaines régions du monde vous contaminent d’un virus incurable. Un virus qui vous rend amoureux de l’endroit visité. C’est mon cas pour l’Afrique australe. Il y a des lumières et des couleurs que je n’ai jamais retrouvées ailleurs dans le monde.
A l’âge de 19 ans, je suis parti seul au Botswana et en Namibie pour travailler dans le secteur touristique mais toujours avec cette passion de la photographie. Puis, de petits boulots de traducteur et d’assistant entre Maun et Windhoek, je suis devenu guide et photographe en Namibie, au Botswana et en Afrique du Sud.
2) Quelles sont les particularités de la photographie animalière et quels sont vos conseils pour les débutants ?
Ce qui fait la difficulté et le charme de la photo animalière c’est l’imprévu. Il m’est arrivé au Canada de passer des heures sous une couverture de camouflage par -30 degrés en espérant qu’un renard sorte de son terrier, en vain… Mais ce même jour, en rentrant chez moi à la fin de la journée, j’ai aperçu le très rare Harfang des neiges (la chouette dans Harry Potter) que j’ai pu shooter. La lumière était exceptionnelle.
Je crois que pour devenir un bon photographe animalier, il faut avancer étape par étape. Commencer par de petits appareils qui permettent de connaître les réglages pour composer et réaliser une photo. Quand on a en face de nous des sujets en mouvement, il est primordial de connaître la vitesse d’obturation et l’ouverture en fonction de la lumière présente. Comme beaucoup d’ « arts », la photographie animalière s’accompagne de connaissances techniques inéluctables, et d’une bonne dose de patience.
3) Jusqu’à combien de temps devez-vous attendre pour réussir à photographier les animaux sauvages ?
Tout dépend des conditions dans lesquelles je me prépare. Certaines espèces sont uniquement accessibles grâce un affût. En safari, pour des raisons de sécurité, nous nous déplaçons la plupart du temps en voiture.
La particularité de mon travail joue sur la lumière présente au moment du shooting. Une grande partie de mes photographies sont prises aux premières et aux dernières minutes du jour. C’est pendant ce lapse de temps, que le photographe bénéficie des meilleurs couleurs. Par conséquent, je déclenche principalement sur un intervalle de 60 à 75 minutes/ 24heure. Le reste de la journée, les images sont trop contrastées, trop « cramées ». Alors que certains photographes privilégient une banque d’image énorme, la mienne est plutôt restreinte mais avec des photos de qualité pour proposer le meilleur aux visiteurs de mon exposition.
Dans une expédition d’une quinzaine de jours en Afrique australe, je prends en moyenne 700 à 800 photos pour en garder finalement 3 ou 4.
4) Cette exposition vous permet de soutenir une ONG. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
One Voice est une association sérieuse ayant prouvé leur implication et leur force de frappe dans beaucoup de leurs combats pour la protection animale. Les actions de cette association sont en grande partie basées sur le territoire français. C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’associer également avec WildLife Angel , ces derniers luttent directement dans les zones à risque (Congo, Namibie) contre le braconnage (entraînement de milices armées, pression sur les gouvernements concernés…)
Ce sont grâce à des mesures fortes et concrètes, que ces deux associations apportent leur aide dans la protection animale. Et c’est pour cette raison que j’ai décidé de m’associer avec eux et ainsi reverser 50 % des bénéfices de la vente de mes photographies et livres.
5) Quels sont vos projets futurs ?
Mon but aujourd’hui est de faire connaître mon travail et le projet Photogr’Afrique au plus grand nombre, cela passe par les interviews, les médias et/ou les galeries. Je suis toujours à la recherche de salle, et de communes intéressées par ce beau projet. Toutes les descriptions de Photogr’Afrique sont disponibles sur mon site internet : www.mathieucourdesses.com
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